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L’histoire de Quinten Douglas Wood est tragique. Elle parle d’abus, d’échec de la part des autorités, mais surtout elle nous parle d’un amour infini. Voici le témoignage poignant de sa sœur :
“Il y a 9 ans, j’ai rencontré mon père biologique et découvert que j’avais des petits frères. Trois jours après cette rencontre, mon père m’a demandé si les garçons pouvaient venir vivre avec moi pendant qu’il travaillait à l’étranger. C’était notre première nuit ensemble, ils avaient 6 et 7 ans. J’en avais 19. Vu que je ne les avais rencontrés que quelques jours auparavant, l’amour que j’avais pour eux été plus celui d’une mère que celui d’une sœur.
Voici Quinten. Il est né avec une maladie génétique très rare (chromosome 9 en anneau) le rendant incapable de marcher, parler ou s’occuper de lui-même.
Cependant, c’était l’un des petits garçons les plus heureux que j’avais jamais vu. Il rigolait et gloussait de tout. Il adorait la musique, l’eau, être câliné et dorloté. Il voulait qu’on le traite comme un GARÇON et non comme un bébé fragile. Il n’était pas malade ou fragile, il y avait juste des choses habituelles auxquelles il fallait faire attention. Il ne pleurait JAMAIS, sauf quand il faisait semblant pour avoir un gâter.
Partout où allait Quinten, Cameron suivait. Même s’il était le cadet, il était le protecteur de Quinten. Il se battait pour lui, il lui racontait des secrets, et il lui faisait des câlins quand les choses n’allaient pas bien. Quand il a eu l’âge d’aller en CP, j’ai dû lui donner des cours à domicile parce qu’il ne pouvait pas allait à l’école, il était toujours trop inquiet pour Quinten.
C’était l’anniversaire de Quinten. Je lui avais donné un gâteau spécial pour éviter la pagaille. Mais il voulait du chocolat ! Donc il a tendu le bras, a attrapé l’autre gâteau et a commencé à manger ! Il était comme ça avec la nourriture. On pensait qu’il ne pourrait pas l’atteindre, mais dès que l’on avait le dos tourné, il l’avait déjà dans la bouche.
Je me suis occupé d’eux pendant presque 4 ans. On en était au point où c’était devenu trop dur émotionnellement et financièrement. Notre père nous envoyait de l’argent, mais il fallait également que je travaille. Trouver une garderie pour les deux était pratiquement impossible et Cameron arrivait à un âge où il avait besoin d’un père. J’ai donc demandé à notre père s’il pouvait les récupérer. Me voici à l’aéroport en train de faire mes adieux. Parfois, je me dis que c’était le dernier jour où je me suis sentie réellement vivante.
Après deux années supplémentaires à l’étranger, mon père est revenu. J’étais en extase. Ils vivaient à présent à 4 heures de chez moi et je voulais leur rendre visite autant que possible. Les garçons avaient maintenant 12 et 13 ans. Mais quelque chose avait changé. J’ai remarqué que Quinten était très pale et maigrichon… et il ne souriait plus.
J’essayais de venir le plus souvent possible et à chaque fois il n’y avait pas de nourriture dans le frigo, la maison était sale, et ils étaient si tristes. Je faisais donc des courses et je nettoyais la maison. Mais à ma prochaine visite, tout était redevenu triste. Les garçons étaient constamment malades. Ils avaient sans arrêt des rhumes. Notre père ne les emmenait jamais chez le médecin.
J’ai lentement réalisé que notre père avait arrêté de s’occuper des garçons. Cameron, qui avait 14 ans, était entièrement responsable de son frère. Il cuisinait, s’occupait de Quinten et de lui-même. Tout, des bains aux couches. Notre père abusait également Cameron physiquement et émotionnellement. En découvrant cela, j’ai dû faire la chose la plus difficile que j’ai jamais eue à faire. Le 17 Décembre 2012, j’ai dénoncé mon père pour maltraitance des enfants.
Une assistante sociale est venue rencontrer les garçons à leur école. Cameron lui a dit qu’il s’occupait de Quinten toute la journée, que son père le maltraitait, et qu’il n’y avait jamais de nourriture dans la maison. L’assistante sociale lui a promis qu’elle viendrait chez eux pour intervenir. Pendant 3 semaines, on a attendu. Pendant 3 semaines, j’ai appelé Cameron tous les jours pour savoir si elle était passée ? Elle n’est jamais venue.
Cameron m’a raconté que, tous les jours, il prenait Quinten dans ses bras et lui disait “Soit patient Bubby, sœurette envoie quelqu’un pour nous sauver.” Mais personne n’est venu.
J’étais prête à descendre les récupérer moi-même. L’assistante sociale a dû décider que faire ses courses de Noël était plus important que de sauver mes frères de cet enfer. Mais à chaque fois que j’appelais les services de l’Aide Sociale à l’Enfance, ils me disaient d’être patiente et que quelqu’un viendrait bientôt.
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Ils m’ont aussi dit que si je prenais les enfants avec moi, ce serait considéré comme un enlèvement. Vu que je vivais en dehors des frontières de l’État, cela serait un délit et ils seraient directement ramenés à mon père.
Vers le Nouvel An, Quinten est retombé malade et, une fois de plus, personne ne l’a emmené voir un médecin. La seule chose que notre père a faite a été d’acheter du sirop pour la toux et du Vix, que Cameron était chargé de lui administrer. Le 3 Janvier, Cameron m’a appelée en panique. Il disait “Quelque chose ne va pas, il ne guérit pas. Il ne mange pas et pleure tout le temps. Je n’arrivais pas à le calmer.”
Il a mis son portable à l’oreille de Quinten et je lui ai dit : “Bubby, je t’aime. T’as intérêt à te soigner. Je viens vous voir demain pour te faire un gros câlin et vous ramener avec moi. Tout va bien se passer.” Cameron m’a dit qu’il a arrêté de pleurer en entendant ma voix et qu’il a souri. Nous avons ensuite supplié notre père de l’emmener aux urgences et il a dit qu’il le ferait. Il ne l’a pas emmené. Donc, avec mon mari, on a planifié de descendre chez eux le lendemain et d’appeler la police pour leur dire : “Ou bien vous venez les récupérer, ou vous nous laissez les prendre. Mais par pitié, faites quelque chose !”
J’ai dit à Cameron de tenir Quinten, de le bercer, de passer la main dans ses cheveux, que même si les médicaments n’aidaient pas, l’amour et la proximité ne pouvaient que lui faire du bien. Alors Cameron a ramené son matelas dans le salon à côté du canapé, où dormait Quinten parce que son matelas était souillé d’urine. Si vous zoomez sur la commode dans cette image, vous pouvez voir les excréments séchés dessus. Il y avait littéralement de la matière fécale animale et humaine partout dans la maison.
Le matin du 4 Janvier, Cameron s’est réveillé et Quinten était mort. Cameron s’était endormi en lui tenant la main, qui était à present froide. En hurlant, il a appelé notre père qui, comme toujours, était devant son ordinateur dans sa chambre. Notre père a essayé de ranimer Quinten, mais il était trop tard. Quand les ambulanciers sont arrivés, ils ont dit qu’il était mort depuis au moins 3 heures. Il est mort sur ce canapé.
Si vous agrandissez cette photo, vous pouvez voir la décoloration due aux taches d’urine. Le canapé était littéralement couvert d’urine. Si l’on s’asseyait dessus, nos vêtements sentiraient encore l’urine même après plusieurs lavages. On a aussi découvert récemment que, pendant qu’ils attendaient l’ambulance, notre père a forcé Cameron à changer la couche sur le cadavre de Quinten afin de couvrir le fait qu’il nageait dans sa propre crasse.
Je travaille avec acharnement pour que justice soit faite. Notre père mérite d’être en prison. Il n’y a pas d’autre possibilité. Je m’en contrefiche du fait qu’il soit dépressif. C’est singulièrement monstrueux de détourner le regard pendant que son enfant dépérit et meurt. Malheureusement, vu que PERSONNE n’a fait son boulot et n’a documenté l’abus, il semblerait que notre père s’en sorte indemne.
C’est la première fois que je parle publiquement. Je veux encourager les gens. Si vous avez le MOINDRE soupçon qu’un enfant est maltraité, DÎTES-LE. Surtout si l’enfant est handicapé. Beaucoup de personnes pensent que handicapé = malade, mais ce n’est ABSOLUMENT pas le cas !! Vous êtes peut-être la seule voix qu’ils ont. Ne vous souciez pas du fait que le parent soit un ami ou un membre de la famille, de faire un scandale. Vous êtes peut-être la seule chose qui empêcherait un jeune garçon de devoir dire adieu au cercueil contenant son frère.
e veux aussi que l’on se rappelle de lui. Il se nommait Quinten Douglas Wood et il est la meilleure chose qui me soit arrivée. Son sourire faisait tourner mon monde. Alors s’il vous plaît, partagez cela avec vos amis, likez, mettez un pouce, peu importe. Je me contrefiche des points et du karma. Je veux juste que la planète se souvienne d’un petit garçon que le monde a oublié. Repose en paix mon doux petit bonhomme, je t’aime.”
L’auteure de cette lettre ouverte, une infirmière, a lancé une pétition en ligne avec succès. Près d’un demi-million de personne l’ont signée. Le père a été déclaré coupable de négligence envers les enfants. Les assistants sociaux ont été renvoyés et punis par la loi. De plus, une loi étatique a été introduite dans l’État de l’Oklahoma : “The Quinten Douglas Wood Act of 2014”. Cette loi crée une obligation de traiter les cas de maltraitance des enfants handicapés en priorité. Quinten vit donc à travers cette loi et continue de sauver des vies aujourd’hui.
Source : Feroce